Rome, 4 mai 2021, l’AS Roma annonce la signature du Spécial One pour les trois prochaines saisons. Arrivé ambitieux sur la capitale italienne après un passage sur le banc des Spurs, José Mourinho redonne espoir à tout un peuple.
Passion et effervescence de la ville autour du club
Dans la ville éternelle, si passionnée par la Roma, ce mariage avec José Mourinho s’annonce radieux. L’environnement autour de ce club est en adéquation avec ce grand entraîneur légendaire qui se sent déjà comme chez lui. Le Spécial One pose ses bagages au Stade Olimpico afin de venir redorer l’image du club de la Louve en perte de vitesse.
Sur le papier, le challenge est attrayant, mais il ne sera pas si simple. En réalité, le challenge est magnifique et laisse transparaître un grand enthousiasme pour les observateurs comme les supporters Giallorossi. Mourinho à la Roma a de grandes chances d’être le mariage parfait. Surtout pour un si grand nom qui est en quête d’un rebond après son échec du côté des Spurs de Tottenham où il n’a pas su garnir l’armoire de trophées.
À Rome, il sera aimé et pour lui, c’est essentiel de se savoir désirer. S’il ressent ce soutien et cet amour, il saura le rendre au travers de succès retentissants. À côté de cela, José Mourinho maîtrise l’art de la communication à la perfection et il sait se faire aimer, déclarant à son arrivée :
« Je veux la Roma des Romanistas »
Il est ici pour prendre le temps de construire une réelle équipe et se donne l’opportunité de laisser un souvenir éternel à la capitale italienne comme il l’avait fait 11 ans auparavant à l’Internazionale.
« Nous voulons construire un cycle gagnant dans les années à venir. »
Cette atmosphère romaine, Mourinho l’affectionne plus que tout. Cela doit lui rappeler ses années italiennes à Milan ou alors la folie des supporters portugais à Porto. C’est une ville de foot, une ville qui vibre au rythme du ballon rond. L’amour fou que dévouent les tifosis pour la Roma ne pourra que plaire à Mourinho. D’ailleurs, il en a conscience, si le succès l’accompagne, l’aventure sera volcanique et tout Rome chantera à sa gloire.
Après 3 succès en autant de matchs, les Giallorossi sont eux déjà charmés par le Portugais. Bien que ce ne soit que le début, le commencement d’une aventure est primordiale et celle qui le lie avec le club de la Louve part sur de très bonnes bases.
Admiré aujourd’hui, la côte du Portugais ne cesse d’augmenter et si les résultats continuent sur cette voie, le Spécial One sera idolâtré 13e dieu romain. Ce qui est sûr, c’est qu’avec un soutien puissant de la part des supporters, le Stade Olímpico sera en ébullition et toutes les équipes qui passeront par Rome ne sortiront pas sans encombre.
Pour ajouter de la folie à ce début d’aventure, José Mourinho a pu fêter sa 1000e sur un banc à Rome contre Sassuolo. Vainqueur au bout du suspense grâce à une magnifique réalisation du Pharaon Stephan El Shaarawy dans le temps additionnel, le Spécial One a célébré cette réalisation par le biais d’une course folle vers la Curva Sud. Après cette symbolique victoire fêtée comme il se doit en équipe, Mourinho a constaté qu’il était en train de se créer une popularité de rock star dans la capitale italienne.
Le Lusitanien peut se vanter d’afficher un bilan très honorable de 640 victoires avec un ratio de 2,1 points pris par match. Il compte plus de 60% de matches remportés pour 162 défaites, ce qui fait moins de 20%. Alors l’Italie est prévenue, le Special One fait partie des plus fins tacticiens et il compte bien le prouver dans la ville éternelle.
Un groupe de joueurs sans stars, parfait pour faire passer ses idées
Moins il y a d’égo à gérer, plus Mourinho aura la possibilité de faire passer ses idées sans perdre de temps à gérer les caprices d’une star. D’ailleurs, entre Mourinho et les stars, cela s’est rarement bien passé. Cette fois-ci, la seule star de l’équipe, c’est lui, comme ça tout est réglé.
Mourinho pourra librement transmettre à son équipe cette mentalité de gagnant qui a tant fait sa réussite passée. Bien qu’il ait à disposition un groupe très jeune et peu habitué au haut niveau européen, il a décelé en ses joueurs un grand potentiel. Le Spécial One a le don pour créer des soldats qui sont prêts à partir à la guerre pour lui et c’est peut-être l’un des éléments essentiels qui manquait à cette Roma récemment.
Le temps nous montrera si l’équipe est Mourinho compatible, mais les premières impressions montrent qu’il a déjà pu imposer sa patte et que les joueurs romains assimilent parfaitement sa mentalité de gagnant. En témoigne cette victoire arrachée contre Sassuolo. Il est encore tôt pour dégager toute la tactique mise en place, mais les Giallorossi laissent transparaître des âmes de combattant sur le terrain. Comme le prouve cette statistique qui met en avant que les Giallorossi remportent un nombre de duels bien supérieur à leurs adversaires.
Il a choisi son système qui se base pour l’instant en 4-2-3-1 avec un onze clairement défini : Patricio – Karsdorp , Mancini, Ibáñez, Vina – Veretout, Cristante, Zaniolo, Pellegrini, Mkhitaryan – Abraham. On peut y ajouter ses deux supersubs que sont la recrue Ouzbek Shomorodov et le Pharaon de Rome Stephan El Shaarawy. Malheureusement, trois joueurs en font les frais, Mayoral ainsi que Carles Pérez et Gonzalo Villar au milieu de terrain.
Pour revenir sur les principes clé de Mourinho, il aime créer des équipes qui ont la possession du ballon. Il veut que son équipe excelle dans les transitions rapides afin de surprendre l’adversaire sans lui laisser le temps d’anticiper. Pouvoir compter sur des ailiers rapides et primordiaux, mais il peut s’en passer en fonction des adversaires. L’idée claire de son jeu est de transmettre à ses joueurs une mentalité de dominateur. Il faut toujours chercher à dominer l’autre.
Tottenham en était le parfait exemple, car il a excellé dans les contre-attaques. Mais ce petit faible pour les contre-attaques doit s’appliquer dans l’idée de laisser l’adversaire s’exposer pour ensuite le punir en déployant un jeu offensif. Dans son système, le Lusitanien accorde une importance capitale au replacement et à ce côté tactique qui doit permettre de créer des espaces pour une offensive qui punira l’adversaire si l’application est correcte.
Des quasi pleins pouvoirs du côté sportif
La patte Mourinho sur le mercato témoigne d’une grande responsabilité du côté sportif. D’ailleurs, c’est ça qu’il recherchait, d’avoir le pouvoir sur la construction de l’équipe. C’est en partie dû à son estime de lui qui le pousse à vouloir être le boss du recrutement.
Alors que l’Ouzbek Edgar Shomudorov était l’un des premiers choix offensifs de José Mourinho. Il n’a pas cherché longtemps à répondre favorablement à l’intérêt de la Roma, en raison de son amour pour José Mourinho. Un de plus qui rêvait de pouvoir s’exprimer sous ses ordres. S’accompagne lors de ce recrutement, l’excellent Rui Patricio, compatriote de Mourinho qui permettra aux tifosis une totale confiance envers leur portier.
Pour combler sa défense, l’Uruguayen Matias Vina pose tout droit ses valises en provenance de Palmeiras. Latéral gauche doté d’un très bon sens du jeu sera un atout défensif indéniable. Moins à même de s’exposer en attaque, il a une bonne palette technique et montera si le jeu s’y propose. Après avoir forcé pour prolonger le prêt de l’espagnol Borja Mayoral, le Lusitanien avait fini un mercato bien mené après un impressionnant dégraissage.
À la fin du mercato, le Spécial One se dit satisfait de la qualité de l’effectif et de la marge de progression qu’offrent tous ces jeunes joueurs.
«En termes de potentiel, je ne pourrais pas être plus heureux avec les joueurs que nous avons. »
D’ailleurs, leur plus grosse arrivée se nomme Tammy Abraham qui peut nous faire penser au duo créé à Chelsea entre Didier Drogba et le Portugais. Attention aux étincelles, car si Tammy applique à la lettre les consignes du coach, il risque de se faire un nom dans la ville éternelle. Motivé à quitter son Angleterre natal pour s’imposer en Série A sous les ordres du Spécial One, le défi s’annonce immense. Mais si Abraham y arrive, alors il écrira sa légende et les tifosis sauront l’acclamer.
Comme il le déclare, il partira au combat comme un lion avec cette équipe, chose qui ne devrait pas déplaire au Spécial One ni aux Giallorossi.
« Je suis une personne qui, lorsque j’arrive dans une équipe, aime transpirer pour ce maillot et laisser mon sang. »
Alors aura-t-il un destin à la Drogba, la réponse viendra au fil du temps. Déjà auteur de 2 buts et de 2 passes décisives en 4 matches, le mariage de l’international Anglais à la Roma s’annonce prometteur. D’autant plus qu’il apporte un profil explosif qui manquait à cette équipe. Alors avec le départ d’Edin Dzeko en échange de l’arrivée de Tammy, le deal s’annonce gagnant et José Mourinho s’en frotte déjà les mains.
L’Italie, terre de ses plus grands succès
La Série A, José Mourinho l’avait quitté à la fin de la saison 2010 après-avoir écrit une belle page de l’histoire de l’Internazionale. Ce fameux triplé, Championnat italien, Coupe d’Italie et Ligue des Champions.
Avec des caractéristiques adaptées à son coaching, son retour en terre transalpine à de quoi raviver la flamme en lui. Retour à la tactique pure et dure qui a fait sa légende. L’Italie en est friande et Mourinho connaît la formule pour connaître le succès. Certes, il arrive dans un contexte où il y a fort à construire, mais n’oublions pas que cette année il y a eu beaucoup de changements chez ses nouveaux concurrents. Seuls l’Atalanta et le Milan AC n’ont pas changé de coach à l’intersaison.
La plupart des équipes italiennes connaissent toujours des séquelles financières de la crise du Covid. L’Internazionale et la Juventus de Turin n’offrent pas encore de garanties quant à leur niveau. Bien sûr qu’il serait présomptueux de se déclarer en course pour le titre, mais si l’équipe grandit bien, il y fort à parier que la saison suivante pourrait être une réussite.
De toute façon, l’objectif est clair, il faut prendre le temps de construire des bases solides pour pérenniser l’avenir de la Roma au sommet du football italien. Mais rien n’est exclu concernant la Ligue Europa Conférence que Mourinho a coché comme objectif.
Ne surtout pas s’enflammer avec le phénomène Mourinho
La plupart de ces anciens dirigeants le diront et rediront, au début de l’aventure, nous le traitons comme un dieu, car il fait des merveilles, mais à la fin de l’histoire, il finit souvent détesté.
Rappelons d’ailleurs que l’AS Roma n’a jusqu’à présent rencontré aucune top team italienne qui comprend les deux équipes milanaises, la Juventus, l’Atalanta et le Napoli. On peut y ajouter son grand ennemi romain, la Lazio. D’ailleurs, le derby romain, l’un des plus chaud en Europe sera joué le 26 septembre prochain.
Bien que José Mourinho débarque dans un club qui n’a plus rien gagné depuis 2008, le Special One inspire le respect et la confiance. Il n’est pas interdit de se laisser guider par son charme et sa volonté de créer une équipe pour tutoyer les sommets. Alors, parviendra-t-il à redresser le club de la Louve ?
La ville éternelle est un nouveau chapitre de sa riche carrière de coach et il espère qu’à la fin de cette histoire, il terminera son idylle avec la fameuse expression propre à César : « VENI, VIDI, VICI ». Suivez l’actualité de l’AS Roma et de la Serie A sur notre compte Twitter.