Dans le cadre du dossier sur le Toulouse Football Club, nous nous sommes appuyés sur le témoignages de plusieurs supporters toulousains, dont celui de JB (@JBFunRadio), créateur du site LesViolets.com et supporter du Téfécé. Voici son interview.
Dans quelle situation exacte se trouve le TFC, nous lisions il y a peu que le président Sadran n’était pas contre une vente ? Que pouvez vous nous dire à ce sujet ?
« Aujourd’hui le TFC se retrouve dans une position avant tout délicate, sportivement, vis à vis de ses supporters, vis à vis aussi de l’organisation. Le Téfécé est plongé dans une crise depuis plusieurs années. Ça fait un moment maintenant que Toulouse ne décolle plus de la 16ème ou 17 ème place. Ça fait longtemps que le TFC lutte pour le maintient, ça fait longtemps que le TFC creuse son fossé avec ses supporters, ça fait longtemps que le TFC aurait du faire des changement dans l’organigramme du club, comme par exemple modernisé son centre d’entrainement, modifié sa façon de travailler notamment au niveau du recrutement. Et ca n’a jamais été fait. Concernant la vente du club, je pense qu’Olivier Sadran, effectivement, depuis environ une décennie lâche petit a petit le club. Il prend encore les grandes décisions mais il n’et plus du tout là au quotidien au sein club. Il dit ouvertement que le TFC représente 0,1% de son temps car aujourd’hui il possède une entreprise nommée Newrest qui est une des plus grande entreprise française. Il a nommé au club son bras droit, Jean-François Soucasse, au poste de vice-président et qui est aujourd’hui détesté des supporters. Il se dit effectivement dans les hautes sphères privées que si demain un repreneur sérieux venait a présenter un projet à Olivier Sadran, un départ pourrait se faire et donc une vente du club. Mais aujourd’hui on en est loin car il n’y a pas du tout de repreneur. De toute façon le TFC va devoir trouver un second souffle soit avec Olivier Sadran soit avec une autre personne. Ça c’est certain. »
Dans quelle situation financière se trouve le TFC ?
« La situation financière du TFC est stable, ça c’est l’unique point positif du club. Olivier Sadran reprend le club en 2001 après une chute administrative en nationale. Le club était en dépôt de bilan. Il a reprit le club pour une bouchée de pain donc un des grands objectif si ce n’est l’objectif majeur d’Olivier Sadran avant même les résultats sportifs c’est d’être sain économiquement et le TFC l’a toujours été avec lui. La méthode est quasiment la même depuis 15 ans : on forme des joueurs, on les lances en Ligue 1, on les exposent, ils explosent chez nous et puis ont les revends. Donc ca s’explique par un joueur qui à été formé gratuitement ou quasiment gratuitement au centre de formation et qui est revendu lorsqu’il prend de la valeur. Par exemple on a vendu Moussa Sissoko un peut plus de 2 millions d’euros, on a vendu Issa Diop 25 millions d’euros, on a vendu Alban Lafont 8 millions, on peut en citer d’autres comme Étienne Capoue, on peut même considérer que Wissam Ben Yedder a fait parti de la formation toulousaine. Ça rapporte des millions d’euros depuis des années au TFC et c’est ce qui permet de faire vivre le club. Donc aujourd’hui la situation financière du club malgré les mauvais résultats est plutôt saine, je ne vais pas dire bonne car le budget du club ne se développe pas. »
Quels sont pour vous les problèmes majeurs du TFC ?
« Aujourd’hui le problème majeur du TFC c’est un problème d’organigramme, d’organisation. Le TFC est un club professionnel avec des méthodes de travail et avec une organisation ( au niveau des bureaux et de son recrutement) amateur. On arrive pas a recruter, on arrive pas à avoir un centre d’entraînement de haut niveau, on arrive pas a performer, on arrive pas a avoir des ambitions, on arrive pas a avoir dans les bureaux des hommes avec des idées neuves. Les hommes qui dirigent le club sont en place depuis des années. Ce sont des copains d’Olivier Sadran, ils sont tous ensemble depuis des années et ils font du mal au club. Personne ne viens de l’extérieur pour apporter de nouvelles idées et bouger tout ça. Et les rares personnes qui ont été recrutées ne sont pas restés longtemps car elles voient que l’organisation du TFC est tout simplement catastrophique. »
Comment expliquez vous de tels choix de coachs ?
« Je pense que l’erreur majeure d’Olivier Sadran remonte à juin 2018 quand il hésite entre Alain Casanova et Christophe Pélissier. Ils font revenir Alain Casanova alors que ça aurait dût être Christophe Pélissier. Il voulait venir, il connait le club, c’est quelqu’un de la région, quasiment de la ville, tout son staff aussi. L’histoire aurait été belle, c’est quelqu’un qui est en plus reconnu pour son travail et ses compétences. Je pense que ça aurait put permettre d’ouvrir un nouveau chapitre mais non, Olivier Sadran a préféré repartir sur quelqu’un qu’il connaissait pour retrouver la 10ème ou la 12ème place. C’est un manque d’ambition criant d’Olivier Sadran. Le problème est venu de là. Alain Casanova revient au TFC alors qu’il n’était pas du tout désiré par les supporters et ça n’a fait qu’empirer le fossé entre les supporters et le club déjà présent. Les résultats n’ont pas suivis… Ils ont ensuite fait venir Antoine Kombouaré pour une opération maintien qui a complètement échouée. Finalement il suffit juste de réécouté la première conférence de presse d’Antoine Kombouaré quand il arrive au TFC début octobre pour voir qu’on est pas surpris par ses résultats. Ça avait déjà très mal commencé. Depuis des années on prend trop de mauvais choix, on ne se réorganise pas et aujourd’hui on le paye cash. »
Que pensez-vous de la progression du club ces dernières années ?
« Il n’y a aucune progression, il y a plutôt une régression. Entre 2003 c’est à dire la montée du club en Ligue 1 et 2010, Il y a une progression. Il y a eu aussi des saisons moins bonnes. Quand on est Toulouse, on ne s’attend pas à jouer le top 3 ou le top 5 chaque année mais on peut faire des coups et on a fait des coups : en 2007 le TFC termine 3ème. En 2009 le TFC termine 4ème. On a joué des Coupes d’Europe. On a fait une ou deux demi-finales de Coupe. Il y avait des idées, de la créativité. Il y avait des choses qui se passait, on parlait du club. Ensuite, à partir de 2010, Olivier Sadran a commencé à lâcher le club. Et puis on est tombé dans une léthargie en se contentant finalement d’être dans le ventre mou c’est à dire autour de la 10e place. Petit à petit, le manque d’ambition s’est installé. Le budget n’a pas été développé. Les infrastructures ont régressées quand d’autres clubs ont investis dedans. Aujourd’hui le club se trouve dans les 5 dernières équipes de Ligue 1 chaque année. On s’est sauvé miraculeusement en 2016 avec Pascal Dupraz, mais la dynamique n’a durée que six mois. Aujourd’hui Toulouse fait partis des équipes qui luttent chaques années pour le maintien. On ne peut pas parlé de progression, on ne peut même pas parler de stagnation mais on parle bien de réelle régression à tous les niveaux : sportif, budgétaire et au niveau de l’organisation. »
Comment, de votre point de vue de supporter, voyez-vous l’image de votre club ? Que pensez-vous de la situation dans laquelle il se trouve ?
« En tant que supporter je ne suis pas du tout étonné par la situation actuelle du club. Ça fait tellement d’années qu’on tire la sonnette d’alarme : « attention ça va pas ce qu’on fait », « attention vous manquez d’investissement », « attention vous manquez d’ambition », « attention les hommes que vous placez ne sont pas les bons », « attention le recrutement n’est pas bon ». Donc aujourd’hui on ne peut pas être étonné, on est juste dégoûté, énervé, épuisé et pour beaucoup lassés de la situation. Aujourd’hui il y a plein de gens qui ne viennent plus au Stadium, il y a plein de gens qui ne s’ intéressent plus au club, qui même le moque. Certains sont même à espérer une descente en Ligue 2 pour que ça bouge. Je ne sais pas si ça bougera mais certains en sont la… Je trouve l’image du club catastrophique. Je vois des clubs comme Reims, comme Angers, ou même comme Montpellier qui nous ressemble où il n’y a pas de résultats extraordinaires mais il y a une image, des valeurs, quelques coups et quelques résultats qui permettent aux supporters de respirer et de faire parler du club. Au TFC ce n’est plus du tout ça. »
Quelles seraient les solutions pour sauver le TFC de cette crise
dans laquelle il s’enfonce ?
« Je fais partie de ceux qui pensent qu’ils sont tous nuls au sein du club et que personnes n’a les capacités ni le charisme pour remettre le club sur de bons rails. Il faudrait un choc énorme avec évidemment une restructuration complète du secteur sportif : un entraîneur avec un staff compétent, un bon centre d’entraînement, un changement complet de la cellule de recrutement, une réorganisation au niveau de la direction avec évidemment le départ de Jean-Francois Soucasse qui aujourd’hui s’est mis à dos tous les supporters de Toulouse. Aujourd’hui il faut une refonte totale du club. Voilà ce qu’il faudrait. Ou alors qu’Olivier Sadran annonce une vente du club mais on le sait la vente d’un club ce n’est pas facile, ça met beaucoup de temps et puis quand c’est acté parfois ça se passe très très mal. Je ne suis pas sûr que la vente du club soit forcément bénéfique. Il faut voir pour qui, dans quelle condition, comment … Je pense que le TFC s’apprête à vivre encore plusieurs mois compliqué avec beaucoup de rebondissements. »
Pensez-vous que les objectifs du club ont changé ces derniers années ?
Quels étaient les objectifs il y a 5-6 ans et quels sont les objectifs aujourd’hui ?
« Concernant les objectifs, avec Alain Casanova, c’était vraiment de retrouver le milieu de tableau. Jouer l’Europe ou jouer les top places n’intéresse pas Olivier Sadran car il ne veut pas investir autant, c’est de l’emmerdement pour lui. Il ne veut pas descendre car c’est de l’emmerdement financière également. Alors que jouer la Ligue 1 et être 10ème permet de faire vivre le club et c’était ce qu’il voulait. C’est clairement un manque d’ambition. Aujourd’hui on ne parle même plus de ventre mou, c’est le maintien depuis 5, 6 ans. »
Le centre de formation peut-il être une issue de secours pour le TFC ?
« Bien sûr que le centre de formation est issue de secours pour le TFC. On a toujours formé les joueurs, il y a de très bons jeunes qui sont sur le point d’arrivés ou qui sont déjà dans l’équipe première. Je pense à Manu Koné qui est en train de s’installer dans le onze de départ et qui est formé au club mais il y en a d’autres qui arrivent comme Amine Adli, Adil Taoui, Nathan Ngoumou ou Bafodé Diakité qui commence à être titulaire en défense. Le centre de formation est une des clé pour se maintenir et une des clé dans les années a venir pour que le club puisse soit remonter en Ligue 1 soit s’y pérenniser. C’est pas nouveau, le centre de formation a toujours sauvé le club et il faut s’appuyer sur ça et investir dedans. »
2 commentaires
Ping : Les Violets Com | www.lesviolets.com - Connexion BE
Ping : Les Violets Com | www.lesviolets.com - Connexion BE