À la mi-saison, l’Olympique Lyonnais est 13e de Ligue 1 avec 24 points (seulement) et un match en retard, qualifié directement pour les 1/8es de finale en Europa League et exclu de la Coupe de France. Que ce soit positivement ou négativement, l’OL a rythmé l’actualité et des joueurs se sont démarqués depuis le début de saison. Alors, quel bilan pour l’OL à la mi-saison ?
👍 Les Tops
Anthony Lopes : 9/10
Décrié la saison dernière pour avoir coûté des points cruciaux, Anthony Lopes répond de la plus belle des manières et renaît dans les cages lyonnaises. Malgré un été compliqué par l’insistante rumeur de l’arrivée d’André Onana, il ne fallait pas enterrer l’international portugais. Avec un comportement irréprochable et des performances décisives, il a tout fait pour retrouver son meilleur niveau.
Auteur de 67 parades depuis le début de la saison, Anthony Lopes a (très) souvent sauvé l’OL depuis le mois d’août. Celui qui fêtera sa 400e apparition sous la tunique lyonnaise face au PSG figure par ailleurs dans l’équipe-type de la phase aller du journal L’Équipe et est l’un si ce n’est le meilleur gardien de Ligue 1 actuellement. Si son équipe est à la peine cette saison, cela pourrait être encore plus difficile sans lui, et l’OL serait probablement bien plus loin des places européennes.
Le parcours en Europa League : 8/10
S’il y a un motif d’espoir et une éclaircie dans le début de saison de l’OL, il s’agit de la phase de poules en Europa League. Loin d’être réjouissants en Ligue 1, les Gones brillent sur la scène européenne. Avec 5 victoires et 1 nul, les Lyonnais terminent invaincus en tête de leur groupe, et sont directement qualifiés pour les 1/8es de finale. Si Lyon réalise un beau parcours avec 16 points sur 18 possibles, Karl Toko-Ekambi symbolise cette réussite en étant leader du classement des buteurs. L’OL a cet ADN européen qui lui permet de se transcender les jeudis soir : à lui de s’en servir pour un parcours mémorable.
Malo Gusto : 7/10
Malo Gusto est prêt et ne déçoit pas. Encore mieux, il enchaîne. Formé à l’OL, le jeune latéral droit de 18 ans est la belle surprise du début de saison. En constante progression, il n’a jamais été aussi près de devenir un titulaire en puissance : il profite pleinement des forfaits de Léo Dubois pour s’affirmer sur le côté droit. Révélé après une prestation XXL face au PSG en septembre, il a ensuite signé quelques prestations irrégulières, logique vu l’inexpérience, mais est capable de coups d’éclats. Peter Bosz a la sensation de tenir une pépite et l’intègre parfaitement dans ses schémas. Il est en passe de devenir l’un des chouchous du Groupama Stadium et de réaliser une saison de rêve, à seulement 18 ans.
L’éclosion des jeunes : 7/10
Peter Bosz comptait beaucoup s’appuyer sur les jeunes formés à l’OL : il l’a fait. Au sein de la défense lyonnaise, la révélation Castello Lukeba ne cesse de gravir les échelons. Juninho le compare à Samuel Umtiti avec son profil similaire, et Lukeba a les cartes en main pour devenir un patron en défense centrale. À l’image de sa solide prestation face à Metz, le jeune défenseur de 19 ans s’installe progressivement et en est déjà à 7 titularisations. Au-delà de son premier but en carrière, il surnage avec une sérénité déconcertante : l’OL peut souffler et tient un remplaçant de choix à Jason Denayer.
Toujours considéré comme l’un des joyaux de l’Olympique Lyonnais, Rayan Cherki a encore tout à prouver. Titulaire à seulement 5 reprises cette saison, le prodige peine à avoir du temps de jeu, et il lui reste encore beaucoup de travail avant d’être un titulaire régulier à Lyon. Peter Bosz lui a fait passer le message, Cherki l’a entendu et s’exécute à corriger ses défauts. Le nouvel international espoirs tricolore montre de belles choses, et a changé le visage de son équipe à plusieurs reprises en rappelant son immense talent. Face à Metz dernièrement ou avec un doublé contre Brøndby, le jeune attaquant a enchaîné les fulgurances pour convaincre son entraîneur de le faire jouer davantage.
Bruno Guimarães : 7/10
Plus dans l’ombre que ses coéquipiers par sa personnalité et son style de jeu, le brésilien est le meilleur milieu lyonnais de ce début de saison. Rarement décevant et irréprochable dans l’état d’esprit, il apparaît le plus affecté à chaque mauvais résultat de l’OL. Avec un pied droit toujours précis et une débauche d’énergie mise au service du collectif, le métronome lyonnais a une nouvelle fois été constant dans le haut-niveau. Si Maxence Caqueret peine à être performant sur la durée, et que Houssem Aouar est le seul à être au niveau assez régulièrement, Bruno Guimarães mérite d’être reconnu à sa juste valeur. José Mourinho ne s’y trompe pas et souhaite le récupérer à l’AS Rome. Si l’OL a fixé son prix à 45 millions d’euros, il pourrait regretter de le céder.
👍👎 Top ou Flop ?
Lucas Paquetá : 6/10
Lucas Paquetá a pendant longtemps été le meilleur joueur de l’OL cette saison. Il se disait que l’OL avait réalisé le casse du siècle en l’arrachant au Milan AC pour 20 millions d’€. Véritable maître à jouer des Gones, le brésilien a rayonné et tous les suiveurs de Ligue 1 étaient unanimes, jusqu’à le désigner joueur du mois d’octobre. N°10 sur le dos et dans la forme de sa vie, Paquetá était capable de changer la physionomie des rencontres à lui tout seul en portant les siens. Solide et décisif, il était l’homme à tout faire de Bosz, peu importe son positionnement.
Depuis quelques semaines, il n’affiche plus le même visage. Son comportement dérange, à l’image de son embrouille avec Aouar pour tirer un pénalty uniquement dans le but de gonfler ses statistiques. Les reproches se multiplient : il ne fait plus les efforts défensifs, perd des ballons dangereux et n’est plus décisif. Ce « malaise Paquetá » peut s’expliquer par le départ de Juninho et son repositionnement en faux-neuf. Il n’est plus au cœur du jeu, et cela l’affecte. Pourtant, lorsque Paquetá est en forme, l’OL est d’une tout autre puissance que le Lyon actuel.
👎 Les Flops
Xherdan Shaqiri : 4/10
En difficulté, l’international suisse a tout l’air d’une erreur de casting. S’il apporte son expérience et sa technique, il ne colle pas avec la philosophie de jeu de Peter Bosz et est le plus gros flop du mercato. Shaqiri n’a jamais donné satisfaction et peine à s’imposer dans l’attaque de l’OL en enchaînant les prestations décevantes. Il n’a disputé que 8 matchs en Ligue 1 pour 1 but et 2 passes décisives : trop peu pour un joueur très attendu… Son profil de joueur d’axe est bloqué par Aouar et Paquetá, déjà en concurrence dans ce secteur. Exilé alors sur l’aile droite, où il est moins performant, l’international suisse a rapidement glissé sur le banc. Se débarrasser de lui serait une priorité pour l’OL.
Moussa Dembélé : 4/10
Éloigné des terrains pendant deux mois en raison d’une blessure, les supporters de l’OL n’ont presque pas remarqué son absence. S’il a été remplacé avec brio par Paquetá dans un rôle de faux-neuf, l’attaquant n’a marqué qu’à 4 reprises depuis le début de saison : insuffisant pour un joueur de son calibre. Plus le temps passe et moins Dembélé semble adapté au jeu de l’OL. Fortement courtisé par Newcastle, sa vente reste hypothétique puisque Lyon va perdre Slimani et Kadewere pour la CAN. Réussir à vendre Dembélé permettrait pourtant d’attirer Sardar Azmoun, l’attaquant du Zénith Saint-Pétersbourg.
Léo Dubois : 3/10
L’international français a du souci à se faire pour sa place de titulaire. Souvent critiqué pour son manque d’allant offensif et ses difficultés défensives, le capitaine rhodanien a trouvé à qui parler avec la montée en puissance de Malo Gusto. Face au nouvel Espoir, le latéral des Gones a perdu du temps de jeu. Pire encore, il a été décevant lorsqu’il était sur le terrain : Dubois est souvent loin d’être irréprochable sur son côté droit.
Lors du naufrage face à Rennes (1-4), l’OL n’avait jamais réussi à exister et le capitaine en était le meilleur exemple : il a pris l’eau tout le match. Il se tourne, n’est pas au contact, est focalisé sur le ballon et a du mal à terminer ses matchs… Même si ses performances en club laissent à désirer, Léo Dubois est souvent appelé par Didier Deschamps en Équipe de France. Au-delà de son niveau, c’est la logique de concurrence qui est pointée du doigt : à lui de hausser le niveau s’il ne veut pas tout perdre.
Les problèmes défensifs : 2/10
Si Anthony Lopes est monstrueux, il est l’arbre qui cache la forêt dans la défense des Gones. Emerson et Jérôme Boateng, deux recrues du mercato estival, se sont parfaitement acclimatés à la Ligue 1 en s’imposant comme des patrons, et ont fait taire les plus sceptiques. Mais, leurs compères connaissent une saison (beaucoup) plus poussive et sont dans le dur. Jason Denayer, défenseur central n°1 l’an passé, a multiplié les contre-performances et est d’ores-et-déjà blessé pour 2 mois. Damien Da Silva, recruté cet été, n’a jamais justifié sa venue à l’OL et a été en difficulté sur chacune de ses interventions. Cette saison, plus que jamais, l’OL est irrégulier : avec 26 buts encaissés en 18 matchs, l’OL n’est que la 11e défense de Ligue 1…
Le classement en Ligue 1 : 1/10
Ils brillent en Ligue Europa mais patinent en Ligue 1 : voilà le triste bilan à mi-saison. Bien loin des attentes et de son objectif principal de terminer sur le podium, l’OL est 13e de Ligue 1 avec 24 points. Avec seulement 6 victoires en 18 matchs, l’OL est en crise et déçoit. Le club pointe loin des places européennes, et le podium est déjà à 9 points… Plus qu’insuffisant, le bilan en championnat est catastrophique. Avec un match en moins à disputer face à l’OM, Lyon a terminé l’année par une série de 4 matchs sans victoire. Que ce soit en termes d’effectif ou de moyens, l’OL vaut bien plus que sa place actuelle. À eux de progresser dans la maîtrise des matchs pour viser l’Europe.
Les dirigeants lyonnais : 1/10
Arrivé cet été sur le banc, Peter Bosz peine à imposer son style de jeu et a connu 6 premiers mois bien délicats à Lyon. Si son arrivée a suscité beaucoup d’attentes avec une philosophie offensive, le bilan à mi-saison est très loin des espérances. Sa méthode n’a pas encore réussi à l’OL, mais les idées sont là. Confirmé dans son rôle au moins jusque fin février, il est difficile d’imaginer l’entraîneur rester en poste si les Lyonnais ne se ressaisissent pas vite à la reprise.
En plus de la crise sportive, Juninho a déclenché une crise interne. Il lâche une bombe à 4 jours de l’Olympico, en annonçant son départ du poste de directeur sportif à la fin de la saison. Niveau timing, l’OL s’en serait bien passé. En annonçant dès la mi-novembre son intention de quitter le club, Juninho a déréglé une machine encore en rodage et a finalement été obligé de rapprocher son départ à cet hiver.
En plus, les soucis extra-sportifs s’accumulent aussi… Déjà perturbé par la déclaration de Juninho, l’ambiance est tendue dans le club lyonnais, et les incidents en tribunes ont laissé des traces. Beaucoup ont reproché à Jean-Michel Aulas de manquer de discernement dans ses réactions à chaud. Le président lyonnais a, par ailleurs, été sanctionné de 10 matchs de suspension, dont 5 ferme, pour avoir proféré des menaces à l’arbitre d’OL-OM, qui avait arrêté le match en raison d’un jet de projectile. Il serait peut-être temps pour lui de prendre une pause…
🛑 Le carton rouge
Les violences dans les tribunes : 0/10
Que ce soit l’Olympico de la honte ou les incidents au Paris FC, l’OL a rythmé l’actualité extra-sportive… Le match entre l’OL et l’OM a été arrêté au bout de 4 minutes après que Payet ait été touché par une bouteille. Ensuite, des bagarres surviennent en tribunes lors des 1/32es de la Coupe de France face au Paris FC, et le match ne reprend pas. L’OL s’exposait à de lourdes sanctions, et les décisions ont été radicales. Il est temps de stopper l’hémorragie : la violence n’a rien à faire dans un stade de foot…
🔴 𝗢𝗙𝗙𝗜𝗖𝗜𝗘𝗟 ! La rencontre Paris FC – OL ne reprendra pas ! #PFCOL pic.twitter.com/fUMzrWM3FX
— BeFoot (@_BeFoot) December 17, 2021
Avec un match à rejouer à huis-clos contre l’OM, un point perdu en Ligue 1, une exclusion de la Coupe de France et une fermeture de son espace visiteur lors des déplacements, la saison 2021-22 de l’OL vire à la catastrophe. Les mesures face au Covid-19 fixant la jauge à 5000 personnes pour les réceptions du PSG et de l’ASSE n’arrangent rien…