Nous avons pu apprécier le retour des supporters dans les stades de l’Euro et des premiers matchs amicaux de clubs. A l’aube de la reprise des championnats, parlons d’un phénomène méconnu dans le monde du football: le groundhopping.
Le groundhopping, ou comment faire du tourisme en profitant de sa passion
Le terme anglophone vient des mots « ground » (terrain) et « hopping » (sautant). Le groundhopping est pratiqué par des fans de foot qui sillonnent les stades du monde entier. De l’Olympiastadion de Berlin au Stade des Allées Jean Leroi de Blois en passant par l’OMS Arena de Senica en Slovaquie, les groundhoppers (leur nom) écument tous les stades.
Le groundhopping est l’occasion de découvrir des stades, des clubs, des ambiances mais également des pays, régions, villes, cultures… en témoignent les propos du groundhopper suisse Nico :
« Le groundhopping est un mélange entre passion des tribunes et passion du voyage. Chaque trip groundhopping est aussi l’occasion de visiter des coins que je n’aurais pas forcément fait sans le foot. La passion des tribunes parce qu’il n’y a rien de plus beau qu’un stade en fusion. Je suis en fait passionné par les différentes façons de vivre un match, en fonction des pays, des cultures. Et c’est fou de conster que dans un même stade, il y a tant de populations différentes qui, in fine, sont réunies derrière la même cause. »
Des propos confirmés par le groundhopper breton ClemTrob :
« C’est principalement ça, découvrir de nouveaux stades surtout lorsqu’ils sont anciens / vétustes, voir de grosses ambiances, de nouvelles villes et rencontrer aussi du monde. »
Le groundhopping, une véritable passion
Pour Clem, le groundhopping est venu un peu par hasard :
« Je suis parti voir un match du BVB et du Werder fin 2009, c’est pas vraiment le déclic même si j’avais pris une claque à l’époque. J’ai vraiment commencé quand un pote pour le nouvel an m’a dit « viens on va à Londres pour le boxing day », j’ai enchaîné trois matchs là bas et je me suis dit « oui c’est clairement cool comme concept d’associer foot et vacances ». Donc je fais ça principalement parce que j’aime découvrir de nouveaux stades, de nouvelles villes. Tu combines les deux tu te retrouves dans des endroits où tu ne serais jamais allé sinon. C’est mon vrai plaisir. »
Une passion qui a un coût, mais qu’importe ? Cet hédonisme et cette soif de découvertes n’a pas de prix. Un sentiment renforcé par les sensations ressenties par Nico :
« C’est une passion claire. Pas grand chose me fait me sentir mieux que de parcourir l’Europe (en attendant le reste) pour aller visiter de nouveaux stades et de nouveaux lieux. »
Ce soir, Bielefeld joue à @FCBayern_French en Bundesliga.
Il y a moins de 4 ans, je les voyais se sauver de la relégation en 3e division à la dernière journée. Et le moment ci-dessous est bien gravé dans ma mémoire.
Quel chemin parcouru pour eux ! @BuLi_Benny @BuLi_Benny pic.twitter.com/KEzB162ji0— Nico Groundhopping (@NicoGrdhopper) February 15, 2021
A l’instar de Nico, bon nombre de groundhoppers tiennent un blog où ils nous partagent leurs expériences de stades, d’ambiances tout en narrant la géographie du lieu. Ces blogs sont l’occasion de voyager à distance, d’avoir des idées de voyage et montrent que les plus belles ambiances ne sont pas forcément dans les stades auxquels on pense en premier lieu. Quand on parle avec Nico ou Clem, il est facile de ressentir leurs émotions à l’évocation de la MDCC Arena du 1.FC Magdeburg, du derby de Stockholm (Djugarden-Hammarby), du Kenilworth Road de Luton ou encore le Bosuil d’Antwerp …
Futbology, l’application des groundhoppers
A l’échelle des groundhoppers, ClemTrob n’est pas (encore) le plus grand mais il a tout de même déjà fait 100 matchs dans 72 stades situés dans 8 pays. Le blogger Nico en est à 280 dans 29 pays. Vous pouvez retrouver les détails de ces matchs, stades, pays sur l’application Futbology.
Tout bon groundhopper détient cette application où absolument tout est référencé. Pour imager ce que représenter cette application, aux plus de 50 000 téléchargements et aux 700 ligues référencées, nous pouvons dire que c’est le Facebook Tinderisé du groundhopping.
Véritable réseau social où l’on peut ajouter des amis, contacter ses amis, faire des rencontres, s’envoyer des messages afin de s’organiser un prochain voyage au fin fond de la Norvège ou dans le nouveau stade de Karlsruhe. Par ailleurs, il est assez ahurissant de voir les chiffres incroyables de certains groundhoppers que je vous invite à aller voir. Stalker les « performances » des groundhoppers, c’est rêver, être choqué par leurs chiffres, avoir envie de voyager ou encore se rappeler des souvenirs de stades déjà faits.
Vous pouvez retrouver les récits de voyages de Nico sur son blog ou le suivre sur Twitter @NicoGrdhopper . Vous pouvez également retrouver le lorientais Clément sur Twitter @ClemTrob .
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